Arles, la photo et l’assiette
Les Rencontres de la Photographie d’Arles sont de ces rendez-vous annuels qu’on ne manquerait plus. Une véritable fenêtre sur le monde, dans les bras du Rhône.
Un arrêt sur image(s) pour les passionnés de photographies mais pas que. A Arles, on vient puiser sa dose de créativité et de culture. On fait le plein de clichés et d’histoires uniques.
Mieux, l’émerveillement prend impétueusement le dessus.
Les routes bordées de lavandes et de tournesols défilent sous un ciel bleu éblouissant, au son des cigales, nous déconnectant définitivement du quotidien. A l’arrivée en Arles (si l'on parle du royaume), on se laisse bien volontiers envelopper par la chaleur d’un été qui, ici, a déjà bien commencé, avant de partir explorer la ville alors en pleine effervescence culturelle.
Arles se découvre à pied et seulement à pied. Après avoir franchi les remparts, la ville se transforme en une exposition infinie, à ciel ouvert. La cité camarguaise ne fait pas beaucoup de compromis avec son urbanisme historique. Les maisons ont conservé leurs façades couleurs crème et ocre, inchangées depuis des années, quand les architectes ont au contraire su radicalement transformer les intérieurs des grands appartements et des galeries d’art. Les murs de la ville affichent les expositions du festival OFF à ne pas manquer et les graphistes rivalisent continuellement de créativité pour transmettre des messages, particulièrement en cette période de flou politique.
Les églises, cloîtres et hôtels particuliers ouvrent leurs portes pour accueillir les expositions. La ville toute entière s’ouvre sur l’extérieur mais aussi et surtout sur elle-même. Même le toit du grand Monoprix est de la partie. On en profite pour visiter l'espace Croisière et sa librairie Actes Sud, d’où l’on repart avec quelques kilos de beaux livres photos, suffisamment on l’espère, pour nourrir notre soif de découverte jusqu’à l’an prochain. Notre ticket pour les expositions du festival IN permet également de visiter le grand parc culturel du LUMA dont la tour d’argent rompt finalement avec l’architecture typique de la ville.
Il est impossible de tout voir à moins de rester plusieurs semaines ou de faire du "binge-watching" photographique. A Arles, on prend le temps de digérer les histoires que les photographes veulent nous conter. Lors de la première semaine d'ouverture, vous aurez la chance de les rencontrer, d’appréhender leurs démarches, de comprendre le temps investi dans leurs projets, les supports utilisés, les techniques d’impression aussi. La première semaine des Rencontres est également l’occasion d’assister aux nombreux vernissages et de participer aux très nombreuses soirées qui y sont organisées. Pas besoin de précieux sésame pour entrer, il suffit de tendre l’oreille et de suivre la foule. Si la rue est bloquée ou que vous percevez quelques notes de musique, c’est certainement qu’il y a quelque chose à voir ou à entendre. Le festival se poursuit jusqu’au 30 septembre : il est donc encore temps d’y passer quelques jours !
Vendredi a adoré la nuit dédiée à la photographie documentaire qui offre une sélection choisie de reportages avec DJ et les nuits de la Roquette, grande fête des voisins pendant laquelle toutes les galeries ouvrent leurs portes. Nous avons également été éblouis par les performances au théâtre antique, organisée tous les ans par le Live Magazine.
Arles nous séduit aussi chaque année un peu plus avec ses nouveaux petits hôtels et ses nombreux excellents restaurants. Pour souffler entre deux expos ou retrouver un peu de calme intérieur après un sujet un peu sensible, on se réfugie à l’hôtel Vernon, le nouveau Musée de l’artiste coréen Lee Ufan. On s'arrête également à NICHE, le nouvel opus et territoire inédit de la décoratrice Claude Cartier qui vient d'investir une maison typique d'Arles.
La bistronomie et les vins natures sont devenus une spécialité des Arlésiens. Il faut surtout souligner la très grande gentillesse des professionnels qui nous ont accueillis. De quoi immortaliser son séjour, prolonger les discussions sur les expositions vues dans la journée et rêver aux photographies qu’on aimerait prendre soi-même en se rêvant tantôt aventurier dans l’Arctique tantôt reporter sans frontière. C’est aussi ça la magie d’Arles.
Chez Vendredi, on s’attable généralement souvent, on rêve donc aussi beaucoup. Existe-t-il alors meilleur endroit que les terrasses à l’ombre des platanes, en journée comme en soirée, entre les différentes projections, au son du bruissement du flot des visiteurs ? On partage avec vous une petite sélection de nos endroits préférés où se régaler. Si vous ne voulez pas passer à côté, n’oubliez pas de réserver ! C’est indispensable quasiment partout !
Où dormir?
Le Cloître : Avec sa terrasse et son immense Paulownia qui surplombe la rue du Cloître, vous ne pouvez pas vous tromper. Chaque chambre est signée par la designer India Mahdavi qui utilise habilement les teintes locales et un mélange de mobilier contemporain. Dîner à l’épicerie est un immanquable.
Parce qu’on ne dit pas que des choses gentilles sur Vendredi, la seconde maison “l’Arlatan” est en revanche à fuir, aussi bien pour le restaurant que pour l’hôtel.
L’hôtel Particulier : C'est l’un des seuls à bénéficier d’une piscine en ville (une vraie!). Il porte bien son nom car il a si peu de chambres que c’est un privilège de pouvoir y séjourner et de se ressourcer dans son jardin.
On nous a aussi parlé de 2 petits nouveaux de la place Voltaire, au cœur du centre historique de Arles, tous deux dans des bâtiments des années 50 : Le Voltaire et l’hôtel Présent où nous avons très bien dîné un soir. Ils ont une piscine métamorphosée en bar à cocktail.
Où manger?
Difficile de ne pas vous parler de tous ceux qu’on a aimés.
Pour débuter votre journée et étudier le programme ainsi que la carte de vos expositions de la journée, nous vous recommandons le Café Japonais ou Fringe Arles (on les aime aussi à Paris, où on y a glissé quelques cartes Vendredi) : ils font des croissants-brioches, des tartines beurre confiture comme on les aime et un expresso tonic idéal pour se rafraîchir.
Chardon : Notre découverte de 2024! Le Chardon accueille chaque année des chefs en résidence sur une période de plusieurs mois. Un voyage unique en 4 ou 5 plats du terroir et de saison.
Inari : Niché dans une chapelle datant de 1224, sur la place Voltaire, Inari est le premier restaurant permanent de la cheffe Céline Pham. Une pépite ! Allez-y les yeux fermés.
Sur la place Paul Doumer, les 3 adresses suivantes nous ont vraiment tapé dans l’œil : Le Paou avec ses tapas revisités à partager, L’épicerie Moderne et sa sélection de fruits de mer, et enfin le café de la roquette avec ses petites chaises jaunes et sa cuisine simple et efficace.






Brin de Thym : sa note Google devrait définitivement être plus haute. Une cuisine méditerranéenne, au calme, en plein centre de la ville. Parfait pour les déjeuners en terrasse ou au frais à l'intérieur.
Enfin, nous avons réussi à avoir une place au bistro de l’Antonelle où nous avons dégusté des petits pois et des fraises en dessert !
🎧 Notre playlist pour vous plonger dans l’ambiance :