La Guadeloupe, entre deux terres

Deux morceaux d’île. Deux mondes contrastés. Une dualité permanente entre les plages de sable blanc de Grande-Terre à l’est et la nature sauvage et préservée de Basse-Terre à l’ouest.

L’une aspire aux transats quand l’autre appelle à l’aventure avec ses volcans majestueux, ses réserves marines et ses forêts tropicales denses. En Guadeloupe, on vient chercher cette dualité plus qu’ailleurs encore. C’est ce qui la rend si séduisante.

C’est à Basse-Terre, dans la ville de Bouillante, que nous avons établi notre camp de base, à flanc de montagne, pour une semaine sous le soleil des Antilles. 

Un coin de paradis, au cœur d’une nature brute, lové entre mer et montagnes. A la sortie de l’avion, l’air est légèrement lourd et nous donne immédiatement le sourire des vacances. On s’extirpe de Pointe à Pitre pour rejoindre Basse-Terre au Sud, par l’unique route qui relie les deux moitiés de l’île. On rejoint notre destination en traversant des tronçons de jungle, à la découverte de ce joyau caribéen, malgré la nuit qui tombe déjà.

Le lendemain, le soleil se réveille sur la baie de la réserve Cousteau. Affublés de nos palmes, masques et tubas, nous descendons à la plage de Malendure pour nous glisser dans les eaux chaudes des Caraïbes. Nul besoin de baptême de plongée, ni même de guide. La réserve maritime est entièrement protégée et quelques battements de jambes suffisent pour entrer dans un autre monde. Celui du silence, où seuls les clapotis de l’eau à la surface résonnent dans nos oreilles. Comme des enfants, nous nous émerveillons de chaque poisson dont nous croisons le sillage. Nous les montrons du doigt pour être sûrs que notre voisin les a vus aussi, ceux aux écailles brillantes ou ceux au nez allongé qui naviguent entre les coraux aux milles couleurs. Et puis, soudain, comme sorties de nulle part, des tortues apparaissent, grignotant quelques herbes marines et planant gracieusement autour de nous.

Le soleil réchauffe rapidement le sable noir et nous nous laissons porter par le murmure des vagues caressant la plage. Petit à petit, nous nous abandonnons aux parfums envoûtants des fleurs tropicales qui s’échappent des jardins et aux arômes des plats créoles qui réveillent nos papilles. Plus tard dans la journée, on s’offre une parenthèse aux sources thermales de Bouillante dont le nom est peu équivoque. L’eau y est chauffée par le volcan voisin.

Avant de rentrer et de déguster nos premiers accras de morue, accompagnés de shots de rhum, nous faisons le plein de fruits exotiques pour l'année : mangues, goyaves, papayes, fruiiiits de la passiiiion et bien plus encore, tous gorgés de soleil et de saveurs incomparables.

Partout sur l’île, ce qui nous marque le plus, c’est l’exubérance de sa végétation. Une explosion de verdure où les plantes endémiques côtoient les espèces importées, créant un tableau vivant d'une diversité impressionnante. Les forêts tropicales, denses et mystérieuses, regorgent de fougères arborescentes, d'hibiscus éclatants, de majestueux palmiers et des impressionnantes plantes "oreilles d'éléphant" (Colocasia), avec leurs feuilles gigantesques qui captent l'humidité ambiante. Les jardins créoles, riches en fleurs et plantes médicinales, témoignent de l’héritage culturel et botanique de l’île.

Parmi ces havres de verdure, les jardins de Coluche, situés à Petit-Bourg, constituent une promenade sensorielle unique où senteurs, couleurs et sons de la nature se mêlent harmonieusement. Pas très loin, au bout de la route forestière de Corossol, une clairière semble tout droit sortie de Pandora, avec de petites paillotes pour déjeuner au frais.

Ensuite, direction Pointe-Noire pour une baignade rafraîchissante dans l'une de ses cascades cachées, comme celles des chutes du Carbet. Les eaux fraîches et cristallines sont entourées de végétation luxuriante, offrant un cadre vivifiant. 

Après avoir exploré les merveilles de Bouillante et de ses environs, une virée de l'autre côté de l'île s'impose. Nous avons rejoint la Pointe des Châteaux, à l'extrémité Est de Grande-Terre pour ces panoramas époustouflants sur l'océan Atlantique et ses formations rocheuses impressionnantes.

À Grande-Terre, on évite soigneusement Le Gosier et ses plages sur bétonnées d’hôtels en enfilade. Plus au Sud, Sainte Anne s’offre, elle, des images de cartes postales. On imagine facilement les "Bronzés" posés sur la plage de la Caravelle avec ses palmiers bien alignés et ses rangées de bungalows du Club Med. Cela vaut toujours la peine de s’allonger pour “un farniente” sous les cocotiers, même si,  ici, ni transat ni cocktail, à moins d’avoir votre fameux bracelet “All Inclusive”. Sinon, rendez-vous en face, à la Toubana, où vous pourrez séjourner plus tranquillement ou déjeuner sur leur jolie petite plage privée.

Nous avons eu la chance de vivre l'effervescence de la Route du Rhum, un heureux hasard du calendrier. L'arrivée des gigantesques voiliers, tels des araignées des mers, est un spectacle à couper le souffle. Les quais de Pointe-à-Pitre s'animent alors d'une agitation unique, les habitants et les visiteurs venant acclamer les skippers qui ont bravé l'Atlantique.

Où dormir ?

La toubana - Hotel & Spa : Boutique hôtel, à l’entrée du village de pêcheurs de Sainte Anne sur Grande-Terre. Vue panoramique imprenable sur l'océan et les îles environnantes (Marie-Galante, Les Saintes et la Désirade). On a adoré son SPA et sa petite crique privée.

Où manger ?

La Touna - Bouillante : Notre préféré aussi bien pour un déjeuner sortie de plage que pour le soir. Une jolie terrasse avec vue sur la mer et un choix de Rhum très large. Les poissons sont délicieux et le service extrêmement gentil. 

Cap Créole - Bouillante :  “Invitez la mer à votre table”, passion slogan! Et porte très bien son nom. Meilleure adresse pour faire ses emplettes pour vos apéros et déjeuner à la plage. On adore les rillettes de Marlin, les fricassés de Chatrou et le cœur de filet thon fumé. A Bouillante, ils ont une grande épicerie et des produits frais pour cuisiner. 

Ti Poisson La  - Deshaies : Restaurant de plage, les pieds dans le sable, avec vue mer. Poissons grillés préparés avec Amour.

Le Lagon bleu - Sainte Anne : Restaurant de plage, les pieds dans le sable (blanc et fin) avec vue mer et sur les petites barques bleues des pêcheurs. Déjeuner à l’ombre sous la grande tonnelle jaune. Vous aurez même le temps de faire un plouf pour l’apéro ou le dessert.

Que faire ?

Plage de Caravelle - Grande-Terre : plage du Club Med. 

Plage de Malendure - Basse-Terre : petite plage de sable noir, de la ville de Bouillante. Calme et activités nautiques proposées pour se rendre en canoë dans la réserve Cousteau ou simplement pour du snorkeling 

Plage de la Perle - Basse-Terre : sauvage, entre les montagnes. 

Sortie bateau à Sainte Rose dans les eaux limpides (évidemment), pique-nique sur son embarcation et baignade dans les mangroves.

Et pour les plus courageux, l’ascension de la Soufrière !