L'étape japonaise : Osaka, Kyoto et Kanazawa
Le Japon n’a probablement jamais été aussi à la mode qu’en cette année 2024.
Mais on ne part pas au Japon sans ressentir l’excitation et l’appréhension d’une culture qu’on croit connaître tellement elle est omniprésente depuis des décennies dans nos grandes villes et nos téléviseurs. Les mangas, les sushis, les kimonos, les sumos, les geishas… La culture japonaise imprègne autant la génération Dragon Ball que celle des boys band de J-pop en passant par les millénials et leur Nintendo. RIP mon tamagotchi, petit ange parti trop tôt.
Partir en voyage au Japon, c’est partir découvrir un monde dans lequel la barrière de la langue et de l’écriture se fera nécessairement sentir. C’est tenter de comprendre la fascination planétaire pour ces petits morceaux de terre posés à l’extrémité de la mappemonde telle qu’on nous l’enseigne en Europe, autocentrée.




Partis de Tokyo, notre périple commence avec le Mont Fuji, seigneur en son royaume. Depuis notre tente en forme de bulle (pas très tradi, on le concède), on se laisse réveiller par la lumière du matin qui inonde petit à petit la vallée face à Fuji-san, gigantesque, son cône volcanique dénudé d’une neige quasi éternelle, la tête encore dans les nuages (comme nous) et les pieds baignant dans son lac.
Tous les villages autour du Mont Fuji offrent des vues très différentes du géant japonais. Nous conseillons vraiment de naviguer aux alentours pour en profiter un maximum.





Prochain arrêt : Osaka. Troisième plus grande ville du Japon, résolument moderne, connue pour sa vie nocturne, sa culture comique et la qualité de sa street food, Osaka est une ville un peu la sœur rebelle de Kyoto, particulièrement lorsque l’on dort dans le quartier de Dotonbori, le quartier le plus festif de la ville. On sort jouer dans les bornes d’arcade, on regarde le soleil se coucher depuis le plus haut bâtiment de la ville, on mange des yakitoris à s’en faire exploser le ventre. Si l’on a des enfants ou qu’on est juste fan de Peppa Pig, on peut aussi s’arrêter au Pig Café, une sorte de bar à chats mais avec des porcelets.
A Osaka, on part surtout visiter son château, un des plus célèbres du Japon, construit par Hideyoshi, qui régnait sur le pays à la fin du 16ème siècle. Entouré d’un parc et de douves, le château a été plusieurs fois détruit et reconstruit depuis 400 ans, jusqu'à sa dernière version finalisée en 1997. En réalité, au Japon, beaucoup de bâtiments n’ont d’historique que le nom, car les constructions étant en bois, elles ont été les victimes de nombreux incendies au cours de l’Histoire. On est loin du château fort médiéval et la structure ressemble en réalité plus à une énorme pagode ornée de tigres d’or et de toits verts pastels.





À Kyoto, on s’arrête au Maana hotel. Située dans le quartier historique de Higashiyama, Maana Kamo est une véritable retraite de luxe au beau milieu de l’agitation de Kyoto. La structure originale du bâtiment a été conservée au plus près de ce qu’elle a été tout en créant un refuge minimaliste au mobilier sombre et sobre posé sur des sols bordés de tatamis de paille traditionnels. La sobriété des lieux invite à la contemplation. Aucun détail n’a pourtant été oublié : la maison traditionnelle s’ouvre sur petit jardin, la salle de bains est un spa à elle toute seule et la chambre à coucher est décorée de Ikebana et de Norens peints à la main. Pour les novices, Ikebana signifie en japonais « la voie des fleurs » ou « l’art de faire vivre les fleurs » : il s’agit d’un art traditionnel japonais qui descend de l’ancienne coutume qui consistait à ériger des arbres à feuilles pour appeler les dieux. On ne vous spoile pas et on vous laisse découvrir seul pour cette fois !
À Kyoto, les visites ne manquent pas et pour s’éviter une liste interminable des plus beaux lieux à voir qui n’auraient pas forcément votre approbation tant il existe autant d’activités que de centres d’intérêt différents, on conseille sans aucune hésitation de s’embarquer dans le quartier de Gion ainsi que sur le chemin des philosophes : une balade de quelques kilomètres, le long d’un canal bordé de temples, de magasins d’artisans, de jolis cafés. Tout au long du chemin, on prend le temps de contempler quelques jolis moments de vie, des instants suspendus à 5 minutes en taxi d’une des plus grandes conurbation du monde.






Après Kyoto, nous partons au nord, en direction de Kanazawa, la ville des samouraïs. Capitale de la préfecture d'Ishikawa, Kanazawa est située au bord de la mer du Japon, non loin des Alpes japonaises. Outre le quartier des samouraïs et ses maisons traditionnelles que l’on peut visiter, Kanazawa est le siège de ce que tous les guides considèrent comme l’un des 3 “grands” jardins du Japon : le Kenroku. Bien qu’on ait la main verte (si si nos plantes grasses ont tenu plus d’un an) et que le jardin soit effectivement très beau, il reste probablement un peu “survendu” par les guides.
Toute balade ouvrant l’appétit, nous réservons deux sièges (on ne parle pas de table puisque l'établissement est une salle unique avec 6 sièges alignés devant un comptoir) au restaurant Sushi Kinari, avec le chef Takato Yamasaki. Chaque sushi préparé devant nous comme pièce unique. Dix petits plats exquis avant l’assiette de fruits pour le moins typique. Les Japonais ont inventé le fruit de luxe : un fruit parfait, qui fait 3 fois la taille des fruits “normaux” (ceci n’est pas de la grosso-phobie) et qui a le goût de l’Olympe. En bon français, le scepticisme nous gagne. On nous présente alors deux gros raisins en forme de balle de pingpong (logique). On déguste sa chair après épluchage en règle. Dense, riche, sucré, juteux. Probablement le meilleur raisin qu’on ne goûtera jamais (trop cher de toute façon). Au Japon, les fruits de luxe sont une vraie tradition : 20 euros LA fraise de la taille d’une pomme. Une pêche aussi grosse qu’une balle de handball à 10 euros l’unité. Ce pays a définitivement basculé dans une autre dimension… et nous a emmenés avec lui.


Où dormir à Kyoto : au Maana Hotel, évidemment, une maison traditionnelle dans le quartier historique.
Où manger :
Recommander des restaurants au Japon, c’est un peu comme enfoncer des portes ouvertes tant il existe d’options à tous les prix : du ramen à 8 euros avec service par machines automatiques au sushi bar à 100 euros. Tout est de qualité. La seule difficulté est de faire une réservation si vous voulez aller dans un endroit spécifique (et de savoir quels spots sont ouverts aux non-japonais) la barrière de la langue est encore plus importante dans la restauration. Le plus simple est de demander à votre hôtel de vous réserver une table en fonction de ce que vous souhaitez manger et du prix que vous voulez y mettre.
Pour vous guider, voici quelques-uns des endroits qui nous ont plu :
A Kanazawa :
Sushi Kinari: sans contestation possible, le meilleur restaurant où nous sommes allés durant notre séjour au Japon. Restaurant traditionnel de sushis.
A Kyoto :
Sonoba : LA référence en termes de nouilles Soba.
Sake to Sakana DNA : petit bar marqué Bob gourmand par le Guide Michelin, géré par un vieux cuistot et ses deux enfants. Tout est extrêmement bon et préparé devant vous.
Vegan Ramen Uzu : Des ramens qu’on déguste sur une grande table partagée. Une vraie expérience. Interdit de se parfumer avant de venir. Dès l’entrée, on vous fait sentir herbes et essences pour commencer l’expérience. Amour total des ingrédients. Des saveurs jamais goûtées ailleurs.
Yoshihara : la passion “café” a encore frappé chez Vendredi.
Sushi Matsumoto : Attention ! des petits malins ont créé un restaurant du même nom qui ne sert absolument pas la même qualité de nourriture que le restaurant qui figure au Guide Michelin. Le “vrai” restaurant est celui situé dans le quartier de Gion alors que le “faux” est situé près de la gare de Kyoto.
Gion tensou : de très bons (et surprenants) tempuras. Nous n’en dirons pas plus.
👍